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Persona
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17 avril 2009

The furor.

Juste un petit extrait au passage...

Note: l'héroïne vient à peine de faire la connaissance de son ravisseur, pour l'instant elle ne fait que le surveiller de peur qu'il ne lui joue un sale tour comme elle l'en sent capable. Alors que les maigres troupes rebelles du sergents se dirigent vers les bataillons impériaux dans l'espoir de les disséminer, les deux officiers (l'héroine que le sergent a prise pour "assistant" afin de lui permettre de survivre et Sergann lui-même) sentent soudain une invisible menace planer au dessus de leurs têtes...

Je lève les yeux vers les cimes des arbres  fort certainement centenaires.  A part de légers bruissements chuchotant à leurs vertes oreilles, je ne vois rien de spécial. Il faut dire que leur splendide ramage est si dense que la lumière peine à y passer autrement que teintée d’un vert émeraude ou par les rares percées qui laissent couler au sol des flaques dorées. Jusqu’ici il n’y a rien qui puisse particulièrement me déranger, en revanche je vois bien à l’expression de Sergann que quelque chose ne va pas. Il a les sourcils légèrement froncés, la bouche pincée aux commissures des lèvres, pire encore, il a cessé de me surveiller comme il fait toujours, c'est-à-dire sans faire mine de prêter attention sur ma personne, alors qu’en réalité je vois bien, je ressens bien que tous ses sens sont braqués sur cette captive que je suis lorsqu’il me guette. Maintenant, ses yeux fixent le sentier, la rétine trouble et vague, l’esprit absent, la nuque raidie, la mâchoire crispée.

Je rapproche Mordrett de sa jument, le plus discrètement possible remonte le rabat métallique de mon heaume ainsi que le foulard et demande d’un souffle étreint par l’anxiété :

-          Que se passe-t-il ? Je sens quelque chose qui…

Son regard glisse vers le mien, sans qu’aucun muscle de son visage ne bouge pour autant. Je baisse les yeux en même temps que la voix. Mon visage est à nouveau masqué par ma main vive qui abaisse la visière, sans même que je n’en ai  l’intention…  L’instinct de conservation. 

-          Plus un mot ou bien je trouve le moyen de vous faire faire une chute mortelle de votre cheval lorsque vous vous y attendrez le moins.

Combien de temps encore devrais-je subir les glaciales impétuosités qui frappent au travers de mes veines ? Un silence poisseux se fait, durant lequel  je trouve la force de l’observer à nouveau. S’en apercevant, il pousse un petit soupir, mais sans pour autant détourner son attention de je ne sais où.

-          Dans les arbres. Tenez-vous sur vos gardes mais ne paniquez pas.  Il n’y a sans doute même pas de quoi.

J’ai beau me dire que sa voix a des accents rassurants, cela ne me soulage guère de cette sensation d’oppression dans laquelle je me trouvais déjà. Mes doutes sont confirmés : d’après lui c’est bien des arbres que vient cet invisible danger, et ce n’était pas mon imagination qui me laissait croire à une fausse présence rôdant autour de nous… Si je regarde plus attentivement, il n’y a néanmoins rien d’autre que le vent dans cette forêt, quoique ces branches-ci bougent peut-être dans le mauvais sens pour être simplement agitées par la brise, et ces autres, là, dans ce pin… pourquoi  semblent-elles osciller si puissamment ?  Je sens des sueurs froides envahir mon dos et me glacer jusqu’aux flancs.

N’est-ce pas une ombre que je viens de voir se déplacer le long du tronc qui nous culmine une cinquantaine de pieds plus loin ? J’ai cru voir quelque chose entre les brindilles hautes et les buissons épais…  Mais cela venait du sol pour grimper en hauteur.

-          Par  tous les vents… Vous avez raison il y a quelque chose !

Mon murmure a ployé, malgré moi, sous un début de panique.  Le sergent ne me réprimande pas pour avoir articulé ma crainte, peut-être parce qu’il ne m’a tout simplement pas entendue, tout absorbé qu’il est par ces soudaines apparitions. Une sorte de juron à moitié mâché fait frémir ses lèvres, il talonne sa jument avec une vigueur mesurée, tourne complètement la tête vers moi.

-          Ils arrivent en plus grand nombre, je ne sais pas combien exactement. Il se pourrait même qu’en réalité ils aient tout bonnement redoublé de vitesse pour nous encercler et que leur nombre n’ait pas véritablement changé.

-          Vous ne voulez pas prévenir les hommes ?

Il semble hésiter un instant, puis dit, d’un ton posé :

-          Je ne pense pas que cela nous serait bénéfique. Si jamais nous faisons paniquer l’ensemble des nôtres alors qu’en réalité Ils ne font que nous surveiller, cela pourrait déclencher un combat qui aurait pu être évité. Contentez vous de vous tenir prête, si jamais ils continuent leur manège plus longtemps que nécessaire je ferais alerter la troupe.

Je ne me sens pas particulièrement mal à l’aise, juste tendue. S’il daignait bien me dire de qui il s’agit, ou même de quoi, je le serais sans doute moins ; mais à présent ma gorge est si serrée qu’en le questionnant j’ai peur de trop pousser sur ma voix et de lui faire prendre un mauvais trémolo maladroit. Je remarque qu’il ne laisse plus les rênes longues à sa monture et qu’il vient de lui relever le museau, de plus il ne tient les lanières de cuir que par une seule main, la gauche, laissant ainsi la droite libre de tirer sa lourde épée de son fourreau. Sa belle jument piaffe d’impatience, elle sent tout comme moi l’énervement malsain qui habite son maître. Derrière le sergent  et moi, les hommes ne semblent rien remarquer de spécial, cependant les chevaux commencent à s’agiter, armures et armes cliquètent de concert, les carrioles grincent en s’agitant sur leurs roues à cause de la subite accélération des animaux de trait, et du coup toute l’infanterie se met à s’écarter des bêtes pour ne pas recevoir de coups de sabots, provoquant un mouvement de dispersion malvenu. Mais…

Lentement je tourne la tête et reste consternée d’horreur aux côtés de mon ravisseur... Ou protecteur, je ne sais jamais vraiment.

Partout où mes yeux se posent je vois la fébrilité d’une ombre qui surgit des branches d’un pin pour se jeter avidement dans celle d’un autre, accompagnée d’un étrange bruit mat précédant la chute de morceaux d’écorce. Maintenant la menace qui planait déjà sur nous se fait voir, elle use et abuse du pouvoir du mystère qui l’enveloppe.

L’immobilité, le silence est retombé sur tout le convoi, toute la forêt. Mortifiés, les hommes lèvent enfin la tête et portent la main à leurs armes respectives dans l’attente d’un autre mouvement. Sergann lui-même ne pipe mot, le visage rendu encore plus dur que d’ordinaire par l’immobilité concentrative et la tension. Rien hormis cette perle de sueur roulant sur sa tempe ne laisse entendre qu’il est anxieux, mais je sens bien qu’il y a autre chose aussi : de l’excitation.

Dégoûtée par ses envies meurtrières, je reporte mon attention sur le secteur.

Seul le vent témoigne des quelques mouvements qu’il y avait déjà tout à l’heure, il amplifie la tension, je peux déjà sentir la peur, la panique qui monte en chacun, qu’il soit humain ou cheval. Il est étrange de constater que leur seul intérêt immédiat est de savoir ce qu’il y a derrière ces manteaux de verdure, au lieu de se demander par quels moyens ils pourraient finir par mourir, et de quelle manière ils pourraient bien se défendre. Je dégluti difficilement, mais ensuite j’ai la sensation qu’en réalité tout cela n’a plus d’importance : devant moi, sur sa leste jument alezane, il se tient prêt, l’œil aux aguets, brillant de calme au dessus du bandeau noir formé par le cuir du heaume ayant déteint sur son visage au niveau de l’arrête du nez et des pommettes. Une tache d’ombre est posée sur son regard car son visage est légèrement penché en avant.  Je suis complètement terrassée par cette parfaite immobilité, c’est plus terrible encore que tout le danger que je peux m’imaginer. Il a surpassé le cap de la sauvagerie, il en est déjà à songer au bien-être des troupes, et rien ne pourrait le détourner de cela, pas même ses pulsions sanguinaires. Me surprenant à trembler, je resserre mes poings et m’accroche aux rênes d’un Mordrett étonnement posé. Son souffle régulier et fort est animé de tressaillements, signe de concentration. Ses naseaux dilatés, ses yeux liquides exorbités, son encolure flottante et son museau très relevé m’indique qu’il est prêt, confiant sous ma main. 

Un hurlement éclate à mon oreille gauche, la bulle de fascination dans laquelle j’étais plongée crève, je n’ai que le temps de me retourner pour voir un des hommes se faire happer, toujours criant, puis disparaître brusquement dans un buisson au milieu d’un concert de cris ponctués de crissements abominables qui se taisent dans l’avortement spongieux d’un gémissement. Incapables du moindre mouvement, nous fixons tous ces pieds immobiles s’affaissant à vue d’œil, effleurés par la verdure des buissons.

-          SORTEZ VOS ARMES !

Le tonnerre de la voix du sergent se déverse sur moi comme un seau d’eau froide, vibrante et rauque. Automatiquement, ma main se porte à ma hanche pour me saisir des gantelets et  les enfiler. Leur morsure sur ma peau ne me fait plus ciller, depuis que je me suis défendue des deux rebelles qui m’ont trainée au campement, cette douleur est synonyme de sécurité et d’excitation pour moi. Parfois j’ai peur de ce fœtus de ressemblance entre moi et le sergent. Furibond, Sergann vocifère en piquant des deux sa monture qui s’est mise à cabrer, il a déjà tiré son épée  et la tient  l’estoc en avant, au dessus de sa tête, il semble véritablement hors de lui. Exactement à partir de cet instant un véritable chaos s’abat sur nous tous : les ombres, ces ombres insaisissables de toute à l’heure apparaissent  à nos yeux écarquillés, tombent sur les hommes paniqués ;  l’une d’elles chute brutalement devant moi, je vois un éclair d’argent précipitant une masse sombre dans un nuage de poussière, et cette même masse dans l’air étirée par des lambeaux tournoyants, de couleurs principalement sombres.

Effarée, je contemple cet humain curieusement vêtu, car oui, je crois bien qu’il s’agit d’un humain. De constitution fine et leste, plutôt petite, la silhouette à la peau brunie par une quelconque terre porte à ses pieds et ses mains des sortes de fers recourbés en boucles grossières… et tranchantes.  De ses bras, de ses jambes et de ses épaules tombent des lanières d’un tissu rêche qui l’enveloppent, ces étranges serpents se meuvent autour de cet individu se déplaçant avec une grâce féline et sauvage. En deux bonds il est sur l’encolure de Mordrett qui pousse un hennissement de colère, s’ébroue violemment et jette l’intrus au sol, se cabrant et battant l’air de ses sabots dans une habile manœuvre d’intimidation. Sa réaction est si brusque et si inattendue pour moi que j’en reste choquée, je le laisse faire, j’ouvre grand les yeux, stupide, devant une violence peu commune pour un équidé. Puis ma colère reprend le dessus, je pousse ma monture sur le coté, agrippe le crâne de la créature humanoïde en fuite, lui lacère le cuir chevelu d’une rapide pression qui la fait retomber lourdement sur le dos. M’apercevant que la vitesse et la brutalité de mon geste ont rompu la nuque de mon agresseur  tout en le scalpant, je cabre Mordrett en le détournant de cette forme immobile dans la poussière pour rejoindre au grand galop la file des hommes aux prises avec le restant  des créatures après avoir bien sûr secoué ma main dans le vide afin de faire disparaitre les lambeaux de chair de mon gantelet.

Je ne vois plus le sergent, mais je ne le pense pas véritablement en danger, après tout, il lui suffit parfois d’un regard ou d’un sourire pour déstabiliser qui que ce soit et le transformer en légume, alors je n’ose même pas songer à ce qu’il pourrait bien faire une épée à la main… de la purée de ce même légume, sans doute. Mordrett agite la tête en tous sens, sautille comme un abrutis, je commence à vouloir lui durcir la bride mais je m’aperçois qu’il ne le fait pas juste pour m’ennuyer : partout autour de nous nous sommes harcelés par une ou deux des créatures qui, suspendues dans les arbres par les crochets fixés à leurs pieds, se démènent pour dispenser une véritable jugularia  à mon tout beau. Cette fois-ci c’en est trop !

-          BANDE DE LACHES !!! Venez un peu me voir !!!

J’ai hurlé plus fort que je ne le voulais, mais heureusement dans l’extraordinaire cacophonie qui anime l’entrevue, personne n’a remarqué l’emphase un brin féminine de ma voix, et même si on l’avait remarquée, je doute fort que l’on ne mette pas cela sur le compte de la peur ou du ressentiment… Sauf que je suis supposée être un muet défiguré, donc si je me mets à brailler comme un putois enragé, on aura quelques doutes sur l’honnêteté de Sergann.

Voilà qu’une de ces sales bestioles plonge la tête hors de son trou ! Je vois ses dangereuses mains vouloir me crocheter à la gorge mais je suis plus vive que lui et il me suffit d’une lamentable baffe pour lui arracher ce qui semble être un œil et emporter tout le côté gauche de son visage, y compris quelques dents. Dans mon emportement je n’ai toutefois pas pensé que cela suffirait également à me faire desseller… Je chute lourdement, si lourdement que la dureté de mon armure me coupe le souffle, la spalière me détruisant l’épaule avec l’application parfaite d’une vouge s’abattant sur les jarrets d’un cheval. Il me semble.

Un gémissement meurt dans les profondeurs de mon heaume alors que je me positionne en chien de fusil pour mieux me relever, car je ne compte pas m’agiter au sol en étant bloquée par le poids et l’insupportable raideur de mon harnois. Mes yeux cherchent ma monture, mais je m’aperçois qu’elle se débrouille très bien sans moi, voire mieux : l’imprudent qui a osé se jucher sur son dos termine labouré des heurts provoqués par les violents sauts de moutons et ruades secouant la voûte dorsale de ma sale mule, et la créature roule jusque sur la croupe de Mordrett, mais celui-ci termine le travail en se jetant contre un tronc d’arbre dans un hennissement de triomphe. Je grimace au son des craquements d’os qui résonnent dans le membre postérieur droit de l’étrange bestiole qui retombe, encore animée de spasme, le visage sans doute généreusement éclaté par la branche trop basse qui lui a également démis l’épaule alors qu’il tentait de s’y accrocher.

Un poids lourd me retombe sur le dos dans ma stupide inattention, des crochets d’argents s’enferment autour de mes épaules, tentent de me planter au niveau des mollets dans un cruel enlacement. Sans réfléchir je me jette en arrière, donne des coups de coudes à en rompre n’importe quelle cage thoracique. J’ai le temps de me retourner, lui de me cramponner l’épaule par-dessous mon armure trop large, mais j’assène un coup de poing avec toute la force que me procure mon omoplate saturée de douleur, et donc insensibilisée.

Peu être un peu trop fort d’ailleurs, car je sens mes jointures devenir subitement humides sous le métal. Je suis bonne pour une séance de suture en compagnie du chirurgien des officiers…

Quoiqu’il en soit, j’ai réellement réussi mon coup puisque l’atrocité se convulse au sol en tenant sa trachée éclatée entre ses mains qui ne peuvent retenir le flot immonde s’échappant de la blessure. Je ne m’attarde pas à plaindre ma victime par peur de soit la prendre en pitié, soit de ne plus retenir cette force nauséeuse et macabre enfouie en moi, me hurlant de le lacérer de toutes part et de plonger mes crocs dans sa chair. Ravalant ma bile autant que mon écœurante pulsion, je retourne vers Mordret après avoir enfin tiré ma flamberge. Un soldat est aux prises avec deux des créatures arboricoles, et craignant pour sa vie, je me jette d’abord à son secours, empoignant d’une main, la gauche, l’épaule d’un des feu-follets qui s’évertue à ouvrir le ventre de l’homme. Avec une résistance risible, mes griffes transpercent la peau nue et lacèrent les tendons, les muscles et les ligaments jusqu’à racler l’os et s’agripper à la clavicule mise à nue pour propulser l’ennemi gargouillant en arrière, sur la pointe parfaite de ma lame qui lui traverse la nuque de part en part. L’opération n’a pas excédé la seconde.

Ensuite je m’attaque au deuxième, ou du moins je tente de le faire mais le soldat s’est déjà occupé de celui-ci d’un habile revers de poing, fracassant la mâchoire fragile de la bestiole pour lui remettre les idées en place avant d’abattre son glaive dans la poitrine creuse qui rend soudain un son à la fois craquant et visqueux. Relevant la tête, le soldat m’aperçoit, regarde avec incrédulité mon œuvre étendue au sol, puis pose des yeux d’abord méfiant sur l’anonymat de mon heaume avant de se figer sur les gouttes qui pleuvent de mes gantelets. Une expression à la fois froide et reconnaissante passe sur son visage avec la rapidité de l’éclair, et il s’enfuit à l’assaut des autres ennemis s’attaquant maintenant aux chevaux.

De mon côté, il n’y a plus âme qui vive, hormis l’arboricole expectorant son mousseux fluide artériel à mes pieds. Il se saisit de mon pied. Je soulève ma chausse, outrée comme si j’avais marché dans une déjection, et la main armée du crochet luisant s’abat au sol. Je m’agenouille, avalant ma salive, pour tendre l’oreille à ces lèvres qui murmurent et crachotent, mais seul un étrange son en provient, et j’en déduis qu’il s’agit uniquement de l’ultime râle avant de m’éloigner pensivement, laissant derrière moi une traînée de gouttes écarlates s’explosant au sol dans de minuscules volutes de poussière. Ses gouttes proviennent autant de mes propres os que des vies que j’ai abolies. Mes bras sont si lourds que je ne peux que les laisser pendre, amplifiant plus encore le déchirement de ma peau en dessous du trapèze, sur l’omoplate, tandis que de l’autre main je traine à mon pied la flamberge trop pesante avant de ne plus pouvoir supporter d’avoir les poings fermés, et donc lacérés par les phalanges métalliques des gantelets.

Alors que je soulève péniblement le bras pour rendre la bouche du fourreau accessible à mon arme encore dégoulinante qui s’y enfile brutalement dans une gerbe de sang, il s’en faut de peu pour que je rende sous la souffrance pulsative et le dégoût houleux, pourtant je commence à trouver dans la douleur de mon épaule non plus une torture, mais la motivation de ne plus prêter attention aux derniers gestes qui ont animés mes mains, à faire taire ces bruits abjects  qui résonnent encore à mes oreilles dans les dernières plaintes des chairs tranchées, percées. Je n’ai fais qu’obéir aux ordres, après tout. Qui m’en voudrait pour cela ? Personne, n’est-ce pas ? On ne peut pas en vouloir à quelqu’un qui a agit par pure obligation…Je n’ai fais que me protéger moi. Moi et nul autre. Oui, j’ai besoin de croire que ce n’était pas cet appétit sadique qui m’anime parfois. Ca ne peut pas être ca, j’étais bien trop précise dans mes mouvements, dans ma technique. Cela doit être un mécanisme de défense, assurément.

Mais il est impossible de se mentir, pas à soi-même. En réalité cette bête en moi se révèle plus méticuleuse et appliquée, moins sale, mais parallèlement, son appétit et sa fureur s’éveillent davantage de violences en violences, comme ci la seule présence de sergann avait fait croître cette monstruosité que je sentais depuis toujours tapie en moi.

Un jour, un jour je le sais, elle me dévorera de l'intérieur.

Pauvre créature rendue ignoble par ses actes dévastateurs, j’observe tout en avançant d’un pas cahotant et laborieux l’étendue des dégâts que j’ai prodigués, ravalant mes larmes qui, de toute manière, ne font que labourer ma gorge sans même daigner réellement couler. Alignant un pied devant l'autre avec difficulté, il me semble que mon corps est vidé, qu’il va s’effondrer d’un instant à l’autre et se laisser pourrir au sol et abandonner, se sachant souillé de ses crimes. Je me hâte de retrouver le sergent, histoire de me persuader que cette Terre porte en son sein un être plus ignominieux que mon infâme personne.

Un rire sardonique dévaste mes côtes et je le laisse s'évanouir en une quinte de toux sifflante. Je suis pourtant si jeune pour me livrer à de telles pensées... et de tels crimes.

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Commentaires
M
:3 Tu as édité, enfin la suite !<br /> Contrairement a ce que tu m'avais laissé penser, ce n'est pas tellement "gore".Juste ce qu'il faut pour être intéressant.<br /> Je me suis vraiment régalé à la lecture, continue comme ça, j'aime ton univers.
P
Bête de sex ouais :p <br /> xd pierh mon amour ^^
F
J'ai tout lu eh oui :)<br /> Au début le texte est bien lent laisse en suspens et tout... PUIS APRES HOP, le gore ><<br /> Enfin franchement j'ai pas trouvé ça gore .<br /> Y'a pire . T'inquiète .<br /> Quelle bête cette fille... (pas toi hein ^^) :P
M
Woh, quelle tension ! J'aime les ombres dans les arbres, le petit vent... hum..<br /> A quand la suite, à quand l'explosion de cette tension !?
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