Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Persona
Persona
Publicité
24 mars 2009

Masque de néant

Toujours avec le même personne que ci-dessous. l'histoire se déroule avant la mort de l'Homme dont elle parle si souvent, avant même qu'elle ne soit bannie par lui pour des raisons qu'elle ignore... L'héroïne, torturée par un amour dont elle n'a que faire et qui la ronge jusqu'à l'os, décide de refuser toute la nourriture que l'être aimé lui donne en cachette (elle n'est pas censée l'accompagner, elle devrait etre morte mais l'Homme, bien qu'il lui ait déjà avoué que sa présence à ses côtés était pour lui un fardeau, s'obstinne à la faire se vêtir d'une armure afin qu'elle se fasse passer pour son bras droit au coeur du campement militaire de l'armée Rebelle contre l'Empire. Il a par plusieur fois déjà menacé de la tuer). Sachant que la protection  sommaire et lunatique que l'Homme lui voue parfois n'est que l'oeuvre d'un pur sadisme et qu'il est dangereusement insensible à l'innocence qu'elle possède de part son jeune âge, elle désespère d'être contre son gré éprise d'un tel monstre de froideur sanguinaire...

Je ne veux pas manger. Plus du tout. Il faut que la lente et sournoise  chaleur de la faim caresse mes côtes, déchire ma tête jusqu’à ce qu’elle emplisse tout mon corps, que je la sente creuser avidement mes muscles, grignoter mes os, barrer l’arrière de mon crâne afin que j’oublie tout autre sensation et ne fasse plus qu’un avec celle-ci, ce qui me permettrait de l’ignorer elle-même. Mes tremblements ne m’impressionneront pas, je les laisserais emplir chaque fibre de sous ma peau afin d’en sentir la légèreté comme si elle me soulevait du sol, faisant fondre ces poids morts sur mon corps grossièrement taillé dans cette immonde argile humain, cette cruelle charpente que je n’ai pas choisie et qui bientôt percera ma peau comme pour resserrer une étreinte sur moi qui m’aurait trop longtemps manquée. Quoiqu’en dise le monde, je le ferais, et je gagnerais cette bataille contre ma chair et l’arrachant par le flot brûlant et âpre de mon sang grondant dans mes veines, emprisonnant les coupables parties charnues comme un implacable étau.

La faim. Cette attraction surnaturelle du divin vers l’humain, cet écho plaintif terrassant toute forme de pensée, crépitant  à même les côtes, les parois de l’estomac et le sternum rendu vide. Je sens l’électricité de cette force immatérielle emplir mes veines de sa fièvre fébrile, bouillonnant dans mes membres, mes yeux, mes doigts, me donnant  l’envie irrésistible de m’agiter et de me consummer sur place le plus vite possible, emplie d’une excitation sans pareille. La faim est la sensation la plus pure, la plus parfaite qui soit. Selon sa profondeur elle nous rappelle notre qualité de mortel qui, tel une bougie, brûle son huile et essence jusqu’à s’éteindre si l’on ne renouvelle pas la chandelle et sa cire autour de cet âme mince et filiforme que constitue notre être.

Pour parer cette torture qu’est ma peur, mon attirance pour Lui, je n’ai trouvé que cette triste compagne qui à chaque seconde creuse un peu plus encore la caverne de peau que je deviens, lentement, petit à petit. Elle n’est néanmoins pas suffisante. Il n’y a rien de suffisant que la mort pour oublier ce pique qui embroche mon cœur, mes entrailles et ma gorge, il n’est rien pour effacer ce pieu qui s’est fiché en moi dès que son visage dans l’obscurité m’est apparu.

Non pas que je viens de m’en rendre compte, mais je ne pouvais jusqu’alors pas accepter cette faiblesse pour Lui. Aujourd’hui je la souffre pleinement. Mais cette douleur vive et insupportable je la chéri plus encore que ma propre vie, et même si cela n’était pas le cas, il me serait impossible de vivre sans elle, car s’il l’on m’ôte ce pieu, la plaie béante se mettra à battre et délivrer la sève de mon corps languissant, brûlé à même la chair par une peau qui m’insupporte. Je ne vis que pour sentir cette souffrance dans mon corps, dans ma tête, car je sais que de Lui il n’est que ceci qui m’est permis ; cela n’est point la passion, ni même l’amour, mais des chaines qui me lient à lui.

Je frémi, tressaille, puis tremble pour de bon en moi-même lorsque seulement son regard bute au mien, uniquement, fatalement intéressé qu’à me faire éprouver de la peur : ses doigts n’ont touché et ne toucheront jamais ma gorge que pour m’intimer au silence. Mais n’est-ce point qu’un souffle d’air baladeur qui, dans le confort de ce coma, cette demi-mort si douce à mon esprit lorsqu’arrive le soir mort-né, se pose sur l’angle de ma bouche délaissée, ou bien sont-ce véritablement ses lèvres si caressantes qui y sont matériellement appliquées ? Lorsque ce rêve m’étreint ma fatigue et ma tristesse sont telles que mon impatience seule peine à me sortir de la prison de mon corps endormi, et lorsque mon regard s’ouvre il n’y a rien d’autre que la raison frappant ce fantôme qui m’habitait alors, et Lui si lointain ou même absent.

Sa voix ne se déversera-t-elle jamais pour moi ? Ses mains si précieuses, si fortes et sûres me seront-elles à jamais interdites à de tendres baisers ? J’ai peur. De Lui, de l’aimer. De moi, de l’aimer Lui sans autorisation, sans réciproque. Stupide et coupable corps !

Il n’est que la faim pour exprimer l’ampleur du vide qui règne en moi à l’idée qu’il me soit jamais interdit et distant. Il n’est que le désir substantiel pour me faire oublier celui de son âme. C’est un masque de néant étiré en un seul souffle de lassitude sur ma douleur, mon inflexible délaissement.

Publicité
Publicité
Commentaires
P
argh piiierh pourquoi tu dis "Mr D serait fier de toi, je suis fière de toi ?" jai pas besoin de la fierté des gens !<br /> enfin ca me fais plaisir mais jsuis pas une mendiante quand même ^^<br /> <br /> <br /> et oui mes textes sont tristes tout simplement parce que jai besoin de ressortir tout ca.<br /> <br /> sinon je vois que tu es d'humeur champêtre...
P
Très bien Guy. Dominé serait fier de toi comme je suis fière de toi. Tu peux aller loin.<br /> Pourquoi tout tes textes sont tristes? Petons dans les prés!<br /> L'amour, l'amour.
M
Woh, ton personnage est vraiment torturé ! <br /> Tu leur en met toujours plein la tronche, a tes personnages,les pauvres ^^
Publicité